Elargir le tour de piste… C’est en voyageant qu’on voyage plus. On s’installe dans le pilotage, dans les usages, on a des repères.
Les ados de notre communauté franco-grecque ne nous laissent pas de répit et chaque année on doit rejouer le jeu de «on choisit l’ile et on s’y retrouve » En ces temps de Covid, le choix de l’ile, les arguments amènent des projections qui mettent un peu de bleu et de sable en plein milieu de l’hiver.
On aime monter la difficulté et trouver une ile un peu inaccessible.
Moi je joue dans mon camp, aéroport AVGAS ou pas, taxes, chacun son prisme de décision.
Finalement, on veut le Dodécanèse et l’ile retenue est Karpathos.
Ça c’est loin !
En 2015, je me suis posé à Sitia l’extrême est de la Crète. Plus loin l’ile de Kassos puis Karpathos. Aéroport civil, le gestionnaire Allemand Fraport n’y a pas posé ses panzers la taxe sera raisonnable. Pas d’Avgas mais les plateformes à Avgas se comptent sur les doigts de la main.
On a décidé de faire Visan – Terni en première branche. Terni c’est la petite plateforme sympa qu’on a découvert lors de notre précédent périple hellénique. On s’y était posé en déroutement et on avait promis d’y revenir par choix.
Pas de taxe, automat avgas et resto quoi demander de plus ?
Comme ces temps ci certains essaient de passer la qualif hydravion sans flotteur en Méditerranée, on est un peu méfiant. Le super canot de 10kg ne pourra pas être emporté cause masse et centrage.
On part à quatre avec bagages et JE a beau être une bonne bête de somme, on peut sortir un peu du centrogramme mais là le point serait sorti de la page et l’avion rentré dans les arbres en bout de piste.
Aussi après une route sur Nice, ont choisi une route en arc de cercle dans le golfe de gênes. Au niveau 90, Skydemon qui a l’option d’afficher en continu la distance de planée nous montrera qu’on est toujours à portée des côtes.
Nouveauté cette année, une bouteille d’oxygène. L’an dernier, nous avions dû monter au 135 cause météo et j’ai estimé qu’on pouvait sacrifier un peu de place pour que le pilote ne se retrouve pas avec un QI d’huitre au repos après un manque d’oxygène.
Cette branche s’est déroulée comme sur le log, y compris l’arrivée à Terni, le plein et même le resto. Seul hic lors de la commande au resto on pensait commander des pates et on a eu de la viande, mais je reconnais que je n’avais pas mis la commande du resto sur le log et là paf l’imprévu bête.
On repart mais le début d’après-midi cogne fort, l’avion est chargé à bloc, les infos parlent de la canicule et nous on doit passer les montagnes italiennes et comme a chaque fois ben c’est pas facile….
Je n’ai pas fait de planneur et je suis une burne avec l’aérologie, mais un peu comme le chercheur d’eau dans le désert, avertisseur de décrochage hurlant je vais chercher du vario près du relief. Quand on décide de voyager jusque dans le Dodécanèse et qu’on cherche des pompes pour monter…. Ce n’est pas bien sérieux mais bon on fait ce que peut avec ce qu’on a.
Surtout que l’aiguille de la température moteur dans le rouge, me rappelle qu’il serait de bon ton que je redonne un peu de vitesse à notre épopée.
Comme d’habitude Rome info ne répond plus de toute façon c’est la pire fréquence que je connaisse. Une info qui va du nord de l’Italie en incluant la Sicile et la Sardaigne. On oscille entre le grand bazar d’istanbul et la vente de poisson à la criée. Bref pour se faire entendre c’est pas gagné et quand en plus on pilote à la transpiration pour passer ces foutues montagnes….
Pour couronner le tout Roma info n’a pas de radar donc dés qu’il vous prend enfin en charge (un bien grand mot…) c’est « report position and altitude »…. Et là vous avez furieusement envie de répondre position en face d’une saloperie de montagne en essayant de monter quand je peux….
Bref de mon expérience Roma info ne sert à rien d’autre qu’ouvrir le plan de vol.
Dans le relief on les perd en fréquence comme d’habitude….
On passe enfin la barrière des Apennins . Cela redescend et on va pouvoir chopper Brindisi Info… Beaucoup plus cool. On fait un petit passage avec Amendola mais c’est samedi les militaires sont au barbecue tout est calme.
J’ai appris de ma précédente expérience. J’utilise les points IFR et le contrôle et moi, on est pote.
On arrive tout au bout du talon de la botte vers Lecce. On doit se poser à Corte LINB je quitte le contrôleur « corte in sight » mais en fait Corte est en vue…. Sur la tablette et uniquement sur la tablette.
Corte pourrait rentrer en compét avec Visan dans la catégorie des terrains qu’on ne distingue que quand on roule à la pompe.
Après un ou deux tours on finit par voir un terrain en terre rouge. Finale et on se pose dans un nuage de poussière comme si on était en Afrique !!!!
Antonio est à la radio. On s’est arrangé par mail pour l’avgas, il nous a même très gentiment réservé un hôtel en ville.
Il fait chaud.
Le plein fait a partir d’une cuve sur remorque, le chauffeur arrive. Nous passerons une très bonne soirée dans un restaurant de poissons et de fruit de mer avec rapport qualité prix incroyable.
Voyager à l’étranger, c’est comme piloter il faut être devant, anticiper.
Le lendemain, on doit faire le plein à Ioannina et faire la dernière branche sur Syros. Mais Syros ferme à 11:30Z 14:30L. A noter qu’à partir de là on ne parle qu’en UTC. Le changement de fuseau horaire rend impossible l’utilisation du LT sans se faire des nœuds au cerveau.
Comme Corte n’ouvre qu’a 07:00Z cela risque d’être trop court pour le refueling à Ioannina. Antonio gentiment accepte de nous donner la clef pour qu’on se prépare et nous promet de venir en avance pour qu’on puisse partir 30 minutes avant. Cela devrait passer.
Pour info, cette année, nous avions décidé de nous arrêter à Corte en Italie a cause de l’attitude déplorable de Fraport, le gestionnaire allemand qui maintenant s’occupe des 14 aéroports les plus rentables de Grèce. Ces aéroports sont à éviter pour des questions de taxes prohibitives. Mais en l’occurrence, d’habitude malgré cela nous aimons passer notre première soirée à Corfou. Mais alors que nous avons envoyé notre PPR 14 jours avant la date (qui est la plus longue anticipation que Fraport accepte) mon heure d’arrivée estimée a été refusée. En alternative, je me suis vu proposer un créneau 10 minutes avant la nuit (sachant que le NVFR est interdit en Grèce). Payer très cher pour une escale qui se résume à dormir à l’hôtel a côté n’avait pas d’intérêt.
Pour ceux qui auraient du mal a décoder, l’hypocrisie d’un gestionnaire qui doit faire de l’argent avec ce qui devrait être un moyen de faire arriver des touristes, cela signifie « trop petit, dégage on préfère garder un créneau intéressant pour du plus gros poisson »
C’est ainsi qu’on a choisi Ioannina mais qui n’est ouvert que le matin et d’où le stop en Italie. Voler en Grèce c’est résoudre des équations complexes.
Bref le stop doit être court car Syros ferme tôt. Je les ai quand même appelés et le gars à la tour a concédé un retard de 15 min, toujours ça de gagné.
Arrivé proche de Corfou, le contrôle me met au raz de l’eau et me fait contourner l’ile sur des points VFR. Pas cool pour le chrono déjà tendu….
On pose à Ioannina, très belle plateforme a côté du Lac. Je connais la ville, c’est un endroit très sympa. Mais là il va falloir foncer. On s’est réparti les taches, ma femme s’occupe de gérer les pleins et moi je fonce faire les formalités. L’aéroport a la réputation d’être très sympa avec les petits avions et je confirme c’est le cas. En Grèce quand vous avez de l’Avgas et que Fraport n’est pas gestionnaire cela signifie que vous êtes une forme de résistant marginal.
https://www.youtube.com/watch?v=apSq6vkGMVA
Je reviens avec le gars dans la petite bagnole prés de l’avion, on est dans le timing, on a 15 minutes d’avance sur le plan de vol. Tout est bon.
Mais le plein n’a pas été fait….
Ma femme m’indique qu’ils ont un problème.
En effet, le condensateur qui lance le moteur de la pompe semble niqué. La mise en route de la pompe ne se fait pas même en cherchant à la lancer à la main. Le gars essaye plusieurs fois, le chrono tourne. Il appelle la maintenance. J’ai passé l’heure de départ du plan de vol de 10 minutes. Le gars me dit on répare, dans 20 minutes c’est bon.
Je ne les ai pas.
Pilote ce n’est pas branler le manche c’est décider et assumer.
Je calcule, j’estime.
On part sans le plein.
J’ai un log avec économie de carburant. Il va falloir monter le plus haut possible et couper toutes les branches pour obtenir le plus de direct possible.
Il fait chaud et monter est difficile mais on arrive quand même à prendre 9000ft mixture aux petits oignons et surtout le régime moteur a l’entrée de la zone verte. 2300 tr. Altitude et régime c’est le secret.
On va quand même sur une ile en mer Egée, l’interruption volontaire de vol n’est pas une option. J’ai quand même en tête les déroutements possibles et j’ai normalement la réserve réglementaire.
On survole le canal de Corinthe puis on rentre dans la zone d’Athènes. Le contrôleur me donne des points différents de mon log, mais je lui ai expliqué que cause pétrole j’étais preneur d’une directe. Il me donne des points de report… aligné sur la cible.
Mais en mer Egée, le VFR c’est 3000ft max…. je rentre la mixture en grognant.
Je gère le pivotement des réservoirs main sur le commutateur en guettant le voyant de pression d’essence. Quand je pivote le dernier réservoir (40 l) la messe est dite, cela passera mais chaud patate quand même.
On pose à Syros, 2 min avant l’heure de fermeture et on est accueilli super bien.
On met dans l’avion 124 litres sur 150 utilisables.
Quand on fait un truc et que cela passe on a tendance à bomber le torse car on a explorer une limite. C’est une connerie. Parfois on fait quelque chose qui passe et il faut reconnaitre que c’était une erreur. 25 litres restant c’est 50 minutes de vol, mais au milieu de la mer Egée c’est court pour le déroutement. Je ne le referais pas.
Sur la gestion carburant, un point important. Les DR300 ont la sonde de pression essence assez pessimiste. Par exemple, il peut arriver l’hiver en montée plein gaz quand on coupe la pompe que le voyant scintille un peu (à cette occasion je remets la pompe) c’est une bonne chose car je peux vous assurer qu’entre le moment où le voyant s’allume et que le moteur tousse on a largement le temps de tourner le réservoir. J’en ai fait l’expérience au sol.
Syros on y passera deux jours car notre rendez vous à Karpathos est mardi. Syros est une ile super pour le VFR car la plateforme est petite (bien-sûr sans Fraport) et avec Avgas. L’ile qui est plutôt très administrative et avec des résidences secondaires d’Athènes s’est avérée en fait très sympa et on a passé deux super jours.
Le mardi décollage pour karpathos. Notre point de rendez-vous. Nos amis sont déjà arrivés, le covid a tendance a foutre le bordel dans la programmation des avions low cost et ils ont dû arriver un jour plus tôt.
Le transit sur la mer Egée est toujours difficile. Je pense que c’est un endroit magique pour voler l’hiver mais l’été l’humidité proche de la surface fait une ambiance laiteuse où on ne voit pas l’horizon. On voit la mer en dessous mais c’est tout. Ce phénomène est beaucoup plus marqué qu’en Corse.
On est en PSV complet focalisé sur les instruments et sans PA c’est vraiment crevant. Ma femme surveille les paramètres notamment le CAP et moi je tiens l’avion en faisant les écarts les plus petits possibles.
L’exercice semble toujours facile a celui qui ne l’a jamais fait et là, il faut le tenir 40 minutes. Dés qu’un ilot apparait dans le champ visuel, le cerveau raccroche et cela redevient facile. Sans ça il est même difficile de ne pas céder à une sensation d’ivresse bleu qui met l’avion dans une position débile.
Karpathos en vue !
On approche
.
Le contrôle me dit de rappeler en finale et plutôt que de choisir la vent arrière côté mer je la choisi coté montagne…. Erreur pour le confort de mes passagers !
Je découvrirais sur l’Ile que le vent dans cette région qu’on appelle le Meltem peut rivaliser avec le Mistral quand il est déchainé et surtout qu’il ne s’arrête jamais. Le posé est impeccable car il est dans l’axe et que la piste est très longue mais la vent arrière est particulièrement bumpy.
On plie les affaires et on sort de l’aéroport. Fred notre pote nous accueille. Ils ont déjà pris possession des lieux.
J’ai la prétention de bien connaitre la Grèce et mes amis sont eux-mêmes Grecs on a donc des jugements sur les îles assez précis et valables.
Karpathos est vraiment inaccessible. 20H de bateau depuis Athénes….. Une île qui se mérite, mais la beauté du nord de l’ile est époustouflante. Je connais beaucoup d’endroit magiques en Grèce, des petits coins de paradis où on peut être seul. Mais à Karpathos ce qui est impressionnant c’est le côté grandiose des paysages, l’ile est à la fois sauvage belle et praticable.
Certes pour aller d’un point à un autre, il faut rouler un peu mais quelle route.
On a loué deux voitures, une moto et un scoot…. Je roule donc avec une 650KLR qui ne freine pas de l’avant de toute façon les freins c’est pour les lâches…
Olympos est un village magnifique. Comme chaque fois on a très bien mangé avec un focus sur la chèvre et l’agneau ce qui m’a permis d’enrichir mon vocabulaire en grec.
Comme l’an dernier on a fait une balade en bateau pour explorer l’ile inhabitée de Saria au nord.
Nous habitions dans un endroit magique avec la mer, une petit taverna à côté et tout ce qu’il faut à pied.
Une semaine plus tard nous devions repartir…. Et nous avons fait un CANNONBALL !
Mon JE a fait la course contre l’aviation de ligne !
A l’aéroport de Karpathos, nous repartions a peu prés à la même heure avec nos amis qui eux prenaient l’avion de ligne.
Point de rendez -vous ? l’autre extrémité de la Grèce prés de Kavala complètement au nord à Nea Peramos.
On est debout sur l’aile à faire des signes quand ils montent dans l’avion de ligne.
Comme on a l’intention de gagner avec panache on laisse 15 minutes d’avance à l’avion de ligne.
En réalité on est obligé de faire un saut de puce pour refueler sur la Crète à Sitia et il faut être sûr que Sitia soit ouvert au moment où on arrive… J’avais espéré pouvoir faire un aller-retour pendant le séjour mais cela a été refusé par l’aviation civile grecque pour des questions de slot et de parking : vraiment très con mais bon.
https://www.youtube.com/watch?v=a7bVFmO1wkg
On pose a Sitia encore une super plateforme (de toute façon les super plateformes en Grèce c’est Ioannina, Syros, Sitia et Megara)
On refuel on fait les papiers on paye et on repart. Destination Megara. C’est LA plateforme aviation générale à Athènes. On s’y pose on fait le plein, l’équipe se repose un peu. Je laisse a un atelier de mécanique un cadeau pour mon pote Kyp.
Kyprianos c’est le président de l’AOPA grecque, il se défonce pour que les choses s’améliorent, c’est lui qui m’a donné tous les conseils depuis mon premier voyage.
On repart de Megara. Bien sur il fait très chaud et on est un peu inquiet on va passer à proximité des incendies. Les contrôleurs nous ballotent un peu d’une fréquence a une autre. On nous demande de monter 7000ft a cause des incendies. La visi est mauvaise. Je suis en vue du sol, je vois à gauche mais pas à droite et en face c’est blanc.
On ne sait pas trop si c’est la fumée des incendies ou l’humidité on avance tant qu’on voit dessous et sur le côté. On arrive vers le mont Pilion. On passe enfin avec Thessalonique en fréquence. La visibilité sur la baie de Thessalonique est mauvaise mais on suit gentiment le bord. Je ne pourrais pas survoler la ville a cause des arrivées IFR. Le petit terrain de Kolchiko est derrière une colline au nord de thessalonique. Encore un terrain qui pourrait rentrer en compet du terrain introuvable….
On finit par le trouver.
Integration serrée un peu cowboy, finale tout les volets sortis… on voit arriver un surface plein de fleur de petits buissons…. C’est la piste.
Posé…
D’un coté on clôt le plan de vol au téléphone de l’autre on essaie de guider le mec qui doit amener la voiture de loc et qui est perdu.
On met l’avion dans un parc fermé.
Anna qui nous attendait au petit club nous donne des bouteilles d’eau fraiche…. A ce moment cela m’a paru même meilleur que le l’avgas à Syros.
On charge la voiture direction Nea Peramos.
A Nea Peramos, on a déchargé la voiture dans le petit appart de location trouvé sur airbnb. Au moment ou je ferme la voiture, nos potes passe dans la petite rue.
On a gagné le Cannonball !
FGMJE a battu deux avions de ligne en laissant 15 min d’avance au départ….
(je passe sous silence leur correspondance de 5H à l’aeroport d’Athènes mais un jeu est un jeu et on a gagné)
Nea peramos est a environ 1H du terrain, mais je n’ai pas pu rencontrer Georgos qui pourtant a tout organisé à notre arrivée. Je lui propose de passer au terrain le lendemain soir.
Ambiance petit terrain communauté de pilotes ostracisés par l’aviation commerciale.
Georgos ne peut pas vendre d’Avgas c’est interdit par la loi, mais il ne laissera pas un pilote tirer sur la corde. En Grèce la philoxenia passe avec la réglementation.
Et puis j’ai eu des cadeaux, porte clefs, T-shirt.
Un 4X4 a plateau arrive, le grand classique en Grèce, le vendeur de Karpousi (pastèque) c’est un pote de Georgos qui me charge une grosse pastèque de 8 kg dans le coffre de la voiture.
On prend rendez vous pour le départ dans quelques jours et confondu par la gentillesse de mes hôtes je reprends la route.
Nea Peramos, on connait depuis longtemps, je ne compte plus le nombre de fois où on y est allé. On coince la bulle avec application. On passe de la plage à la Taverna avec un mouvement si vif qu’on pourrait le faire à quatre pattes.
Vient le matin du départ. On dit au revoir à nos amis… il est temps de revenir, de laisser Thessalonique de monter sur les montagnes pour rejoindre Ioannina. En espérant qu’ils ont réparé la pompe. Deux semaines et demi nous séparent de l’aller quand même.
A kolchiko la famille de Georgos est venu nous voir partir, lui aussi, avec des gâteaux pour la route. On s’aligne et c’est parti… Ioannina.
https://www.youtube.com/watch?v=USw-DNkziLk
Thessalonique :
On passe Kozani puis les météors. Les montagnes sont toujours superbes a cet endroit, pelées mais très belles. On arrive a Ioannina par le lac, l’arrivée est super.
Posé, papier et la pompe marche !!! on fait donc le plein… In BP I trust !
Après un court repos on repart j’ai eu un super contact avec un gars a L’Aquila, il m’a réservé des piaules et m’a assuré qu’on pouvait manger sur place…
Décollage de ioannina, on passe avec Kerkira, je sens qu’ils vont nous remettre bas et suivre leur foutus point VFR, joli mais quand on a 4h de route on préfère la directe. Le controleur comprend et me propose de longer la côte albanaise, bonne option. On met ensuite le CAP sur Brindisi.
On monte et on poursuit. Les cumulus chargent un peu mais surtout on a un vent de face vraiment fort.
Je décide que mon point de décision sera Foggia, je m’y suis déjà posé il y a six ans, j’y suis même resté coincé un weekend cause météo.
Alors que je suis avec les militaires d’amendola, je refais mes calculs, c’est juste, mais surtout les nuages annoncent une situation compliquée et une situation compliquée cela se gère mieux avec ce qu’il faut dans les réservoirs.
J’annonce aux militaires que cause pétrole, je prèfère me dérouter sur Foggia, « OK on les prévient »… On pose a Foggia.
On fait le plein. Seul déception dans ce voyage on s’est fait arnaquer d’une taxe incluant un soi disant handling (on a même pas été dans le terminal) de 250€ !!!
Malheureusement ce sont des choses qui arrivent quand On voyage a l’étranger. Je me fendrais d’un message de demande d’explication avant de leur faire la pub méritée dans la communauté européenne des pilotes.
On redécolle au plus vite de ce traquenard avec amertume et Avgas.
On monte sur les reliefs, cela tabasse un peu. On contourne une montagne et on est enfin en contact avec l’Aquila.
Un super terrain en dur dans les reliefs. On est accueilli par le gars que j’ai eu par mail, Emanuele, un jeune pilote qui anime la plateforme tout en poursuivant sa formation de professionnel.
L’Aquila a un accueil et un service exceptionnel ; 10€ de parking, chambre double sur place pour 60€ et un repas le soir avec tout ce qu’il faut depuis les antipasti jusqu’à la pasta.
De quoi se reprendre.
Le lendemain, la situation semble un peu compliquée, les reliefs sont un peu accrochés, mais en suivant une vallée, on peut s’extraire et dés qu’on aura rejoint Terni, plus de relief jusqu’à la mer et après on est tiré d’affaire.
Le vol montagne à masse max demande de la concentration (merci Patrice pour les enseignements, rester prés de la paroi pour faire demi tour..) finalement cette partie se passe plutôt bien. En revanche toute la navigation je continue d’avoir un vent de face. J’ai prévu Château Arnoux en déroutement si besoin, il y a une pompe automat Avgas. Et puis gérer un déroutement en France quand on vient d’un si grand périple, c’est un non-évènement.
Il me tarde de repasser en Français après deux semaines et demi d’anglais avec les contrôleurs.
Et là au moment de repasser avec Nice, croyez le ou pas, ma phraseo française est rouillée. J’ai du mal. A force de voler sous plan de vol en anglais, j’oublie les idiomatismes français de présentation et de transmission d’éléments. Tout juste si je ne bafouille pas.
Pas pour des questions de langue mais plutôt de tournure et de façon de faire.
Nice me laisse passer au Nord.
Cela turbule fort sur les montagnes et j’ai bouffé beaucoup de pétrole.
A château Arnoux je décide que ce sera Visan direct, j’ai ce qu’il faut en marge de sécurité pourtant cela fait longtemps qu’on vole, mais on a volé haut et à l’économie.
On pose a Visan par 25kt de vent 30 en rafale on retrouve notre bon vieux Mistral mais nous on s’en fout on a connu le Melteme.
Posé, la famille de Seth l’ami de ma fille Camille nous attend avec une collation dont on a bien besoin !!!
Après mangé sur la table du club, on nettoie JE qui l’a bien mérité. Une fois de plus il nous a emmené loin sans démériter dans des conditions difficiles. Sur les ailes la poussière de corte se mêle aux fleurs de kolchiko, on frotte pour lui refaire une beauté avant de le remettre à sa place de hangar, il va pouvoir raconter l’histoire au Waco de Dan en langage avion….
27H de vol au total sans PA en tenant le manche tout le long, en VFR. Bien sur c’est un peu extrême mais quand on le fait et qu’on le refait, la Corse, c’est dans le tour de piste….
toujours un plaisir de lire tes comptes rendus !!!
encore !!!!!!!!
Superbe document donnant vraiment l’envie de suivre le parcours d’un jeune pilote chevronné formé à l’achc
Bravo Pierre Philippe !
Il n’y a plus qu’à suivre tes traces et surtout tes conseils.
MERCI
Pour un tour de Piste élargi, c’est vraiment du Grand Large.
Ce n’est pas un article, c’est la réécriture de l’Odyssée d’Homère.
A inclure dans le programme de tout lycéen en mal de choix professionnel.